A motion of censure has been initiated against Prime Minister François Bayrou, following the recent fall of the Barnier government. For the motion to succeed, support from various parties, including the left and far-right, is essential. However, internal divisions within the Socialist Party complicate the situation, as some members prioritize governmental stability while others advocate for censure based on ideological grounds. Public sentiment appears to lean against further censure actions, reflecting growing political and economic frustrations among the French populace.
Motion de censure et tensions politiques
La motion de censure qui a conduit à la chute du gouvernement Barnier au début de décembre a été adoptée par 331 députés. Pour que François Bayrou tombe à son tour dans les jours à venir, un minimum de 289 voix sera nécessaire. Le Premier ministre, qui a annoncé son intention de recourir à l’Article 49.3 de la Constitution pour faire adopter le budget 2025, pourrait effectivement être visé par autant de motions de censure que de recours à 49.3, risquant ainsi de tomber plusieurs fois. Le premier test crucial se déroulera mercredi, avec le vote de la première motion de censure déposée par La France insoumise.
Les enjeux du vote et les divisions au sein des partis
Actuellement, il est difficile de déterminer si cette motion a des chances d’être adoptée. Pour qu’elle le soit, il faudrait que les votes des Insoumis, des écologistes et des communistes – au total 126 députés – s’ajoutent à ceux du Parti socialiste et du Rassemblement national. Cependant, ces deux groupes n’ont pas encore exprimé leurs intentions. La décision est plus complexe qu’il y a deux mois, alors que les crises politiques et économiques s’intensifient et que la fatigue des Français face à une nouvelle censure grandit. Selon un sondage Harris Interactive pour LCI publié le 31 janvier, 54% des Français s’opposent à un vote sur une motion de censure contre le gouvernement dans le cadre du vote du projet de loi de finances.
Du côté du Rassemblement national, ‘la décision sera prise prochainement lors de la réunion de groupe,’ a confirmé le député Julien Odoul sur LCI ce lundi matin. Entourés de Marine Le Pen et Jordan Bardella, les membres du parti évalueront ‘si laisser passer ce budget est plus nocif que de censurer le gouvernement.’ ‘Nous voulons le bien-être et l’intérêt des Français,’ a-t-il ajouté, assurant que dans sa circonscription, ‘tous les Français que j’ai rencontrés nous demandent de censurer, car les comptes ne sont pas bons.’
Au sein du Parti socialiste, les négociations se poursuivent avec le gouvernement depuis plusieurs semaines. ‘Nous avons mené les discussions jusqu’au bout. Il y a plusieurs points sur lesquels François Bayrou s’est engagé envers le PS. À un moment donné, nous avons besoin d’un budget,’ a déclaré Marc Fesneau, président du groupe MoDem à l’Assemblée nationale, appelant les députés socialistes à ‘être responsables.’ Cependant, lors d’une interview avec Ouest-France dimanche, le président du groupe PS, Boris Vallaud, a affirmé que la question n’était ‘pas encore réglée.’ Un bureau national se réunit lundi à midi, mais la décision pourrait être reportée à mercredi.
Ainsi, deux lignes se confrontent au sein du PS : ceux qui ne veulent pas laisser le pays sans gouvernement et sans budget, à l’instar de l’ancien Premier ministre Lionel Jospin, et ceux qui souhaitent censurer, notamment au nom de valeurs, étant donné que François Bayrou a utilisé le terme ‘sentiment de submersion’ concernant l’immigration, un terme cher à l’extrême droite. Les socialistes subissent également des pressions de leurs alliés Insoumis pour voter en faveur de la censure, avec le coordinateur national de LFI, Manuel Bompard, affirmant que s’ils ‘ne votent pas la motion de censure, alors ils auront changé d’alliances.’ Le PS joue aussi ici sa position pour l’avenir.