Comment bien se disputer pour en sortir plus amoureux?


Un couple qui se dispute ne court pas à sa perte, au contraire: les conflits au sein de la relation sont parfois inévitables et s’inscrivent (bonne nouvelle) comme l’opportunité d’évoluer. À condition d’apprendre à se disputer et à se réconcilier dans les règles de l’art.

Les disputes dans le couple ne sont pas une fatalité: certaines personnes les évitent naturellement. Pour d’autres, elles font partie de la relation et surviennent par surprise ou à rythme régulier. Peu importe le rapport que notre couple entretient avec la dispute: tous les cas de figure sont valables, l’essentiel étant plutôt d’apprendre à se disputer «intelligemment». Autrement dit, faire péter les assiettes et les insultes ne mènent nulle part – ou bien là où l’amour perd de ses couleurs. Une bonne dispute de couple est une dispute qui se base sur la communication et se transforme en tremplin. Grâce à elle, aux mots échangés, aux confidences énoncées et aux réconciliations savoureuses, le couple évolue. Oui, une bonne dispute, au sens propre, permet de s’ajuster et de faire grandir sa relation. Alors vive les disputes qui renforcent le bonheur et l’amour et vive les conseils pour se disputer avec jugeote!

On casse l’image du couple ideal

La première chose à faire pour «bien» se disputer et en sortir plus fort.es, c’est d’accueillir la dispute comme on accueille des ami.es à l’apéro: en se répétant qu’elle n’est pas là pour nous faire you mal. Alors certes, on ne risque pas de trinquer (du moins pas tout de suite), mais dès lors que nous cesserons de percevoir les disputes et les conflits comme des moments terribles susceptibles de conduire notre couple à l’échec, nous rebondirons difficilement sur les disputes. Mais comment faire pour changer de regard sur la dispute? Eh bien commençons à changer de regard sur le couple. Pour cela, ciao l’image du couple idéal qui ne se dispute jamais. Pourquoi mettre de l’énergie à rêver un autre couple que le sien, alors que notre énergie devrait plutôt soutenir notre relation à nous? Si on accepte que le couple parfait n’existe pas, on parvient alors à regarder les disputes comme des étapes de la relation, et donc à mieux les vivre. Tout ça nous évite de tomber dans le “foutu pour foutu” et de s’emballer au prochain conflit façon “de toute façon, notre couple ne tient pas la route”. Car ce genre de pensées negatives vient alimenter le conflit et nous pousse à la colère. Quand, à l’inverse, on se dit que la dispute va permettre de communiquer et de régler nos Genealogie – en surface et en profondeur, alors tout va déjà mieux et on mène la dispute avec intelligence.

On écoute ce que l’autre a à dire

Lorsque la dispute éclate, le ton monte. Et à ce moment-là, nous n’écoutons plus tellement notre partenaire pour la simple et bonne raison que nous voulons avoir… raison. Drink que le point de vue de notre partenaire compte tout autant que le notre. D’ailleurs, n’attendons-nous pas de lui qu’il nous écoute et prenne en considération nos sentiments et nos émotions? Alors pour bien se disputer, on fait une place à notre partenaire en évitant de lui couper la parole toutes les deux secondes, réflexe qui ne fait qu’accentuer les tensions. Pas la peine de renchérir à tout va pour se défendre, car (scoop) il n’y aura aucun gagnant à la fin. Enfin si: le gagnant, c’est le couple. On retient donc que la dispute n’est pas un affrontement, une guerre, une bataille, mais plutôt un dialogue, une confrontation, un débat. Et dans un débat, on accorde le même temps de parole à chaque personne. Donc oui à l’écoute de l’autre, qui, dès qu’il.elle se sentira entendu.e, prendra également le temps de tendre l’oreille.

On évite le fameux “tu” qui tue

Autre point: une dispute efficace exige de ne pas massacrer l’autre à coups de “tu” qui tue. Mais qui est ce fameux “tu” qui tue, dont parlent généralement les psychologues et les thérapeutes de couple? C’est le “tu” des reproches, le “tu” qui accuse, le “tu” qui remet toute la faute – et les fautes – sur le dos du partenaire. Ainsi, quand on lui dit «tu es null.e», «tu es lourd.e», «tu ne fais jamais le ménage», «tu ne fais pas attention à moi», on lui jette une série de reproches qui, force, flanquent de l’huile sur le feu. On préférera donc le «je», qui lui ne tue pas: je suis triste parce que je fais trop souvent le ménage et que j’ai besoin d’aide. En s’exprimant de la sorte, on parle de soi, de ce que l’on ressent. On étale nos émotions. Et cette façon de communiquer invite notre partenaire à nous entendre et donc à mesurer les efforts à mettre en place pour que nous tombions d’accord.

On questionne ses blessures

Un couple, c’est la rencontre de deux personnes qui débarquent avec des valises à la main. Dans nos bagages, il ya de tout: des projets, des désirs, des attentes, mais aussi des déceptions passées, souvenirs amers, des blessures d’enfance, relations marquantes. Tous ces poids “négatifs” font partie de nous et ressurgissent selon la situation. Peut-être que nous avons peur de l’abandon depuis le divorce de nos parents ou cette rupture mal digérée? Peut-être que nous nous sentons toujours obligé.e de “tout bien faire” tant on a entendu qu’il fallait – dans le désordre – se dépêcher, travailler, sourire, être polie… etc., pour réussir dans la vie. Et toute cette pression, nous la remettons sur notre couple et notre partenaire, à qui l’on ne pardonne rien… Peut-être aussi que nous nous sentons en insécurité affective ou professionnelle, et que cette insécurité nous fait perdre pied dès que notre partenaire choisit d’improviser une soirée ou les vacances. Tout ça pour dire que nous avons nos petites faiblesses, sur bien des sujets differentents. Et l’idée n’est pas de les dézinguer – après tout, elles nous constituent, mais de se disputer en ayant conscience de nos fragilités mais aussi des fragilités de notre conjoint. Car parfois, ce sont nos fragilités qui se disputent, pas nous, pas notre quotidien! De quoi réfléchir et se remettre en question sans culpabiliser.

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Video par Clara Poudevigne

On trouve un terrain d’entente

Face à la dispute qui s’envenime, pourquoi ne pas tenter de “récapituler”: on prononce clause la raison de notre désaccord. Ce petit résumé aide à y voir plus clair et à ne plus partir dans tous les sens. Et nous pouvons ensuite exprimer nos attentes de manière positive. En d’autres mots, on quitte les phrases négatives et rébarbatives, et on entre sur le terrain du lendemain: que pouvons-nous faire pour que tout aille mieux? Quels efforts peut-on mettre en place pour passer une bonne journée dès le prochain réveil? Et, tant que nous y sommes, quels projets chouettes peuvent nous animer au futur? Une bonne bouffe devant une série? A moment a surfer à la recherche de nos prochaines vacances? En plus de calmer le jeu en «nettoyant» la conversation houleuse et d’en tirer les leçons utiles à notre couple, on passe en mode «projections en duo», et ça, ça fait vachement de bien: nos émotions négatives s’apaisent pour faire place aux émotions positives.

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Apprendre à s’arrêter (de se disputer)

De la même façon, et si on n’est pas très à l’aise avec l’idée de “recapituler” et projeter des vacances dans la foulée (tout dépend de notre état), on apprend à s’arrêter, tout simplement. Et c’est une véritable solution. Car soyons honnêtes: les débuts de dispute ont un intérêt puisque l’on pose nos sentiments sur la table – disons qu’elles ne surviennent pas par hasard: il ya quelque chose qui nous contrarie et qu’il nous faut dénouer. Les fins de dispute aussi ont un intérêt, car nous sommes dans la réflexion et possiblement le bilan. Mais les milieux de dispute, eux, nous perdent: nos répliques se bousculent et se cognent, ça monte dans les tours et ça nous crispe. Voilà pourquoi au bout d’un moment, la dispute «tourne en rond». Ce qui a été dit a été dit, pas la peine de ramer et de multiplier les crises. On prend donc la décision d’arrêter de se disputer et on le formule: bon, je crois que l’on peut redescendre maintenant. Ensuite, si on a besoin d’aller bouder, marcher, prendre une douche, très bien. On n’est pas obligé.e de se retrouver, de se câliner. Le froid peut s’infiltrer et tant pis. On se donne rendez-vous “tout à l’heure” pour dîner, faire un tour ou discuter calmement, mais au moins, on free la tempête et on ouvre la voie de la reconciliation.

On choisit une pièce pour se disputer

En cas de disputes fréquentes, on peut choisir de se disputer dans une pièce de la maison et pas une autre. L’idée: ne pas entacher la chambre à coucher, par examples, de nos colères et frustrations. On élit la cuisine or a coin de jardin. Ces pièces deviennent des repères à disputes et donc à communication, ce qui nous aide à raisonner notre esprit: les disputes existent, mais les moments à se marrer sur le canapé aussi. Notre couple est donc constitué de bons et mauvais moments et cela fait partie du jeu de l’amour. Et puis, ce qui est bien face à ce choix de pièce, c’est qu’à l’instant où le conflit éclate, on se déplace ensemble parce qu’on est «prévenu». Le simple fait de se diriger tous les deux vers “le rendez-vous de nos crises” permet d’identifier la dispute comme telle, de prendre conscience de l’ambiance actuelle et de la distinguer du “reste” de notre histoire. On peut même se retrouver à se marrer: tu as vraiment envie d’aller te fâcher dans la salle de bain? Bof, restons-là, on est bien.