Impact of Trump’s Protectionism on French Wine and Cosmetics Industries

Impact of Trump's Protectionism on French Wine and Cosmetics Industries

Concerns are rising in Mexico and Canada following Donald Trump’s election as the 47th president of the U.S., with promises of imposing tariffs on imports. His inaugural address emphasized a shift in international policy to benefit American citizens financially. The potential impact on various sectors, especially luxury goods like French wines and cognac, raises alarms. European nations, particularly France, are preparing to respond if their interests are threatened by Trump’s protectionist measures, warning of the risks of a trade war.

Les Inquiétudes des Voisins : Mexique et Canada

Les voisins du Nord et du Sud, le Mexique et le Canada, ont de quoi s’inquiéter. À peine élu, mais pas encore investi en tant que président, Donald Trump a menacé ses voisins en novembre 2024, promettant des tarifs douaniers de 25 % sur tous les produits entrant aux États-Unis. Au cours de sa campagne présidentielle, le candidat républicain, devenu le 47e président des États-Unis le 20 janvier, a réitéré son intention d’imposer des tarifs de 10 à 20 % sur tous les produits importés. L’objectif : augmenter les recettes fiscales et utiliser les droits de douane comme une arme dans les négociations commerciales. Ces promesses seront-elles tenues ? Et sous quelles conditions ?

Un Discours Inaugural Retentissant

Lors de son discours d’inauguration, Donald Trump a une fois de plus mis en garde le monde entier. “Nous allons réinitialiser immédiatement notre politique internationale. Au lieu de taxer nos citoyens pour enrichir d’autres pays, nous allons taxer d’autres pays pour enrichir nos citoyens,” a déclaré le président américain. “Pour ce faire, nous mettrons en place un service de revenus étrangers pour collecter tous les impôts et droits de douane qui nous sont dus. D’énormes sommes afflueront dans notre trésorerie en provenance de l’étranger,” a-t-il expliqué.

En novembre dernier, le président américain a également menacé son grand rival, la Chine, d’une augmentation des tarifs de 60 %. La zone euro est également dans sa ligne de mire. Il s’attend notamment à ce que l’Union européenne (UE) achète davantage de pétrole et de gaz américains tout en réduisant son excédent commercial avec les États-Unis, sous peine de sanctions tarifaires. L’UE est en effet le premier partenaire commercial des États-Unis en valeur et représente le deuxième plus grand déficit commercial américain, après la Chine.

La France pourrait également subir les conséquences du protectionnisme américain. Plusieurs secteurs redoutent déjà les mesures que Donald Trump pourrait mettre en œuvre. “Le luxe, les cosmétiques, ainsi que les vins et spiritueux sont en première ligne en cas de mesures protectionnistes et pourraient être impactés, car ils réalisent d’importantes ventes sur le marché américain,” explique Sylvain Bersinger, économiste en chef chez Astères.

Le secteur du cognac, en particulier, est en première ligne. Le marché américain est crucial pour les vins français, et l’élection de Donald Trump en novembre 2024 a ravivé de mauvais souvenirs pour cette industrie. Les tarifs de 25 % appliqués sur les exportations françaises vers les États-Unis de 2019 à 2021, en réponse au conflit Boeing-Airbus, avaient perturbé les expéditions. La perte liée à la baisse des exportations pour le secteur du vin français a atteint 450 millions d’euros entre octobre 2019 et décembre 2020, selon la Fédération des Exportateurs de Vins et Spiritueux (FEVS).

Les Américains sont particulièrement friands de cognac, qui représente 98 % des ventes du secteur, soit 3,35 milliards d’euros, avec les États-Unis comme premier client (38 % des expéditions en volume), devant la Chine (25 %). “Si nous restons à des tarifs de 10 % sur tous les produits, je ne pense pas que cela provoquera un tsunami. Cependant, si Donald Trump cible des secteurs spécifiques, comme les spiritueux en France, notamment le cognac, ces secteurs pourraient en pâtir gravement,” estime Sylvain Bersinger.

La menace d’imposer des tarifs sur les véhicules provenant d’Europe plane également, notamment sur l’Allemagne (BMW, Audi, Mercedes, Volkswagen…). En France, comme le précise Les Échos, ces mesures n’auraient aucun impact sur Renault, qui a quitté le marché américain depuis plus de quarante ans. Cependant, à moyen terme, les positions protectionnistes de Donald Trump pourraient poser une menace pour Alpine, la marque sportive du groupe, qui prévoit de lancer trois modèles aux États-Unis à partir de 2026.

Le retour de Donald Trump à la Maison Blanche place le secteur du luxe dans une situation ambiguë. D’une part, les consommateurs américains représentent de grandes perspectives pour les champions français tels que LVMH, Kering, Hermès, ou L’Oréal. D’autre part, ce secteur pourrait se retrouver indirectement pris dans un conflit commercial qui le dépasse, à travers les intentions déclarées de Trump d’imposer un ‘surtaxe universelle’ sur les importations. Ce n’est pas un détail, car les secteurs chimiques, parfumeries et cosmétiques représentent le deuxième poste d’exportation de la France vers les États-Unis.

Face à cette situation, la France et d’autres capitales ne comptent pas rester les bras croisés. “Si nos intérêts sont affectés, nous réagirons,” a averti Jean-Noël Barrot. “Qui profite d’une guerre commerciale entre les États-Unis et l’Europe ? Les Américains ont un déficit commercial avec nous, mais c’est l’inverse pour les investissements. De nombreuses entreprises américaines sont présentes en Europe,” a observé le ministre des Affaires étrangères. “Si nous devions augmenter nos tarifs, les intérêts américains en Europe seraient les grands perdants. Il en va de même pour les classes moyennes américaines qui verraient leur pouvoir d’achat diminuer,” a-t-il estimé.

Les économistes partagent ce point de vue et mettent en garde Donald Trump. “L’établissement de nouveaux tarifs serait une stratégie perdante pour tous, et Donald Trump se tirerait une balle dans le pied,” affirme Sylvain Bersinger. Cet économiste souligne particulièrement le ‘risque d’une spirale’. Si des tarifs de 10 % sur les importations mondiales sont mis en place et que le président américain ne s’arrête pas là, le risque d’une guerre commerciale généralisée est réel. Un conflit qui n’intéresse vraiment personne… mais rien ne garantit qu’il ne se produira pas.