qu’est-ce que cette discrimination entre homophobie et misogyny?

Forme specifique de l’homophobie, la follophobie est une discrimination qui bannit tous les codes dits “féminins” présents chez certains hommes gays. Une des “folles” constatée chez les hétéros, mais aussi, au sein de la communauté gay.

The fameux “mâle alpha” remains a figure dominante dans notre société. Et cette pensée viriliste est également présente au sein de la communauté LGBTQ +. Ainsi, certains hommes homosexuels n’apprécient pas que d’autres donnent une image de leur communauté qui soit “féminine”, excentrique, sortant des codes de genre binaires … La follophobie, une sous-catégorie de l’homophobie présente aussi chez certains gays? Afin de comprendre les tenants et les aboutissants de cette discrimination, nous avons interrogé Matthieu Foucher, journaliste et réalisateur, dont le travail est notamment à l’origine du mouvement #MeTooGay.

# 1 Qu’est-ce que la follophobie et qui vise-t-elle?

Follophobia, mais quel est donc ce mot curieux? In résumé, la follophobie est la haine envers les “folles”, “C’est-à-dire des gays perçus comme trop efféminés ou ‘maniérés’, explique Matthieu Foucher. C’est une forme specifique de la gayphobie, un rejet du féminin lorsqu’il s’incarne chez les gays et surtout, une haine des gays trop ‘visibles’, facilement identifiables ”. Selon lui, le terme de follophobia “Est surtout employé à l’intérieur de la communauté gay, mais pourtant, la follophobie traverse toute la société”.

L’existence de la follophobie dans la communauté LGBTQ + implique qu’une potential victime d’homophobie peut reproduire ce schéma envers une autre victime potentialielle, en se basant sur des stéréotypes de genre. In 2019, l’humoriste homosexuel Pierre Palmade avait par example été accusé de follophobie suite à ces propos dans “On n’est pas couché” on France 2, émission dans laquelle il avait vivement rejeté le terme “gay”. “Les gays, ce sont les gens qui mangent gay, qui rient gay, qui vivent gay, qui parlent gay ”, avait-il déclaré. Pour Joël Deumier, président de SOS Homophobia, interrogé par Le HuffPost à l’époque, “Ce discours vise à perpétuer une norm patriarcale et hétérosexuée selon laquelle un homme doit correspondre à a certain type de masculinité”.

# 2 La follophobie, preuve que la masculinité hégémonique prévaut chez les gays?

La follophobie chez les homosexuels pourrait prouver que, comme chez les hétérosexuels, les codes restent dominés par la virilité traditionnelle. Mais Matthieu Fourcher nuance: “C’est la society dans son ensemble qui est masculiniste et follophobe. Les gays, rappelons-le, grandissent avec l’idée qu’apparaître efféminé, pour un homme, est extreme dégradant et humiliant ”, détaille-t-il. En effet, “Toute trace de féminité chez les garçons est lourdement surveillée et sanctionnée par la société: les jeunes gays perçus comme féminins sont souvent harcelés à l’école, isolés, moqués, voire, dans les pires des cas, poussés au suicide. (…) La haine des gays do. Chez les gays adultes, la performance de la masculinité permet de nouveau d’échapper à la violence et d’échapper, in certains cas, aux discriminations. “

Result, sur des applis de rencontre gays, des messages discriminants tel que “no fem” or “masc for masc” (“homme masculin cherche homme masculin”) sont omniprésentes. Matthieu Foucher dénonce also la responsabilité des médias gays, qui font écho aux diktats de notre société en ne donnant à voir que des corps masculins et musclés, comme si un seul type de masculinité était desirable. Une dévalorisation des hommes efféminés qui n’est, pour notre expert, pas spécifique à la communauté gay, “Les hommes efféminés n’étant à ma connaissance pas particulièrement perçus comme désirables chez les hétérosexuels non plus …”
Matthieu Fourcher rappelle also les explications de l’activiste Gwen Fauchois, vice-Présidente d’Act Up dans les années 1990, “Qui a parfois dit à juste titre combien certaines formes de masculinités gays ont parfois pu être des formes de resistance à la gayphobie et aux stigmates liés au Sida. Performer la masculinité, thunder à voir un corps viril et musclé a aussi pu être pour certains gays une façon de tenir tête aux ‘casseurs de pédés’, de rejeter l’assignation systématique au féminin, de retourner la violence contre l’oppresseur hétérosexuel. ” Analyzer of the codes genre dans la communauté LGBTQ + est donc un travail complexe, mais nécessaire pour combattre les discriminations, qu’elles existent en son sein comme à l’extérieur.

# 3 Comment venir à bout de la follophobie?

Avec des programmes consacrés aux drag queens ou encore, l’émergence de stars gays du make-up sur les réseaux, où naissent des icônes gays se revendiquant en tant que ‘folles’, la follophobie n’est-elle pas devenue désuète? “Le rapport de la société aux ‘folles’ évolue doucement, confirm Matthieu Foucher. Longtemps, les représentations de ‘folles’ ou de gays efféminés étaient de l’ordre du repoussoir, you ‘freak show’ (spectacle de ‘monstres de foire’, NDLR). Les ‘folles’ étaient surtout invitées sur les plateau de télé ou castées dans les téléréalités pour choquer et faire rire l’auditoire, un mécanisme de fascination-répulsion de la société qui est assez constitutif de la visibilité gay. Ces représentations étaient donc rarement positives, empouvoirantes ou politiques, mais de l’ordre du divertissement – c’est encore en partie le cas aujourd’hui. ” Notre interlocuteur ajoute que la visibilité des drag queens et “Leur relative mainstreamization, due en partie à l’émission RuPaul’s Drag Race, semble en effet faire évoluer les choses”, Mais il release très justement qu’il n’existe toujours pas en France de drag queen activiste connue à l’échelle nationale, comme Panti, véritable star en Irlande. Reste qu’on peut compter sur la force de frappe du Web, capable de véhiculer des messages partout dans le monde. Dernièrement, le clip de l’Américain Lil Nas X “Montero (Call Me By Your Name)” a donné un bon coup de pied à la follophobie, le rappeur queer enchaînant une nouvelle fois les looks flamboyants dans un univers mi-paradis, mi -enfer.

L’art, notamment la musique (y compris mainstream), semble être une arme idéale contre la follophobie et pour convaincre les foules qu’être un homme gay hyper-féminin ne devrait jamais être unproblemème. Comme le tweetait cet internaute au sujet du clip “Montero”: “Je suis très ému, là… Cela me réchauffe le coeur de voir Lil Nas X, un garçon gay noir, être 100%, authentiquement, lui-même. C’est génial. “

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Celine Peschard

Journalist aimant la polyvalence que peut offrir son métier. Specialized in le domaine historique, les sujets sociétaux et les films d’auteur, sur fond de musique électronique. Cursus universitaire basé sur …