Nord Stream is a vital gas pipeline system running under the Baltic Sea to Germany, comprising two pipelines that can deliver 110 billion cubic meters of gas annually. Following explosions in September 2022, several pipelines were damaged, complicating supply restarts. Financial issues plague Nord Stream 2, with its operator facing potential bankruptcy. European nations are increasingly seeking alternative energy sources and distancing themselves from Russian gas amid geopolitical tensions.
Qu’est-ce que le gazoduc Nord Stream ?
Le gazoduc Nord Stream, qui traverse la mer Baltique en direction de l’Allemagne, est sans conteste l’un des plus cruciaux, avec des flux passant par la Biélorussie, l’Ukraine et la Turquie. Ce projet comprend en réalité deux pipelines capables de transporter 110 milliards de mètres cubes (bcm) de gaz vers l’Europe chaque année, ce qui suffit à alimenter environ 26 millions de foyers. La première paire, Nord Stream 1 (NS1), a été mise en service en 2011, tandis que la seconde, Nord Stream 2 (NS2), a été achevée en 2021 mais n’a jamais obtenu de permis d’exploitation. Ce projet est contrôlé par la société gazière russe Gazprom et soutenu par d’importantes entreprises énergétiques occidentales telles que Shell, E.ON, Uniper, Engie, OMV et Wintershall Dea, désormais propriété de Harbour Energy.
Les conséquences des explosions sur le pipeline
Les explosions survenues en septembre 2022 ont créé un obstacle majeur au redémarrage des approvisionnements via Nord Stream. Ces incidents ont endommagé les deux pipelines de la première paire ainsi qu’un pipeline de la seconde paire, laissant un pipeline intact. La responsabilité de ces dégâts reste floue. Certains responsables occidentaux ont suggéré que Moscou aurait pu faire sauter ses propres pipelines, une théorie que le président russe Vladimir Poutine a qualifiée d’« idiote ». La Russie a, quant à elle, accusé les États-Unis, la Grande-Bretagne et l’Ukraine d’être à l’origine des explosions, des allégations que ces pays ont niées. On estime que la ligne endommagée de NS2 contient encore environ 9 à 10 millions de mètres cubes de gaz naturel, tandis que la ligne intacte demeure remplie de gaz.
Problèmes financiers et statut juridique de Nord Stream 2
Le deuxième ensemble de pipelines rencontre également des difficultés financières, l’opérateur Nord Stream 2 AG, une filiale de Gazprom, étant sous pression pour rembourser ses créanciers. Un tribunal suisse a fixé au 9 mai la date limite pour que NS2 AG restructure ses dettes et rembourse ses petits créanciers, avertissant qu’il pourrait déclarer faillite si ces conditions ne sont pas remplies. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a déclaré en janvier que la faillite ou la vente potentielle de NS2 AG constituerait un acte de « vol ». Plusieurs procédures d’arbitrage sont en cours contre Gazprom en raison des interruptions de son approvisionnement en gaz. Cederic Cremers, vice-président exécutif pour le gaz intégré chez Shell, a indiqué que ces affaires devaient être résolues avant de considérer un redémarrage. De plus, la question se pose de savoir si l’Europe souhaite encore être aussi dépendante du gaz russe.
La réouverture de Nord Stream doit également faire face à un autre défi : l’Europe a pris ses distances par rapport aux approvisionnements énergétiques russes depuis l’annexion de la Crimée en 2014 et l’invasion de l’Ukraine en 2022, et il est peu probable qu’elle souhaite revenir en arrière. Bien que la Commission européenne ait retardé l’annonce d’un plan pour réduire la dépendance de l’UE envers l’énergie russe, elle a affirmé que NS2 n’est pas un projet d’intérêt commun et ne diversifie pas les sources d’énergie de l’UE. L’Allemagne, anciennement le plus grand acheteur de gaz russe en Europe, a récemment confirmé qu’elle n’était pas en pourparlers avec Moscou concernant l’approvisionnement en gaz. La majorité des pays européens ont cherché à trouver d’autres sources d’approvisionnement, notamment en augmentant les importations de gaz naturel liquéfié (GNL) en provenance des États-Unis, d’Afrique et du Moyen-Orient, en se fiant davantage aux importations de pipelines de fournisseurs comme la Norvège et l’Algérie, tout en augmentant la production d’énergie renouvelable.