Concerns are rising regarding the government’s potential to meet its “censorship conditions” by December, with the Rassemblement National (RN) considering a motion to challenge Prime Minister Michel Barnier. Amidst public dissatisfaction over issues like security and immigration, RN leaders express frustration over the government’s budget plans and the possibility of using Article 49.3 to bypass amendments. With a fragmented Assembly, the political landscape remains tense, and calls for a censure motion before Christmas are gaining traction among RN members.
Les conditions de censure du gouvernement : Quelles perspectives ?
Les interrogations persistent quant à la possibilité que le gouvernement remplisse ses ‘conditions de censure’ d’ici décembre. Le Rassemblement National (RN) se penche sérieusement sur cette hypothèse, encouragé par sa base électorale, tout en prenant le risque de sembler responsable d’une crise politique qui pourrait ne pas être résolue par une nouvelle dissolution avant l’été. Michel Barnier, qui accueillera les chefs de groupe à Matignon la semaine prochaine, rencontrera pour la première fois depuis sa nomination Marine Le Pen, la présidente des députés RN. Cependant, cela suffira-t-il à empêcher le parti de passer à l’action ?
Les préoccupations des Français face à un gouvernement en difficulté
Jordan Bardella a déclaré lundi soir sur BFMTV : ‘La décision de censurer n’est pas encore prise’, mais il a ajouté que ‘le gouvernement s’achemine vers cela’. Le président du RN a souligné que les Français sont confrontés à des préoccupations quotidiennes telles que la sécurité, le contrôle de l’immigration, le pouvoir d’achat et l’activité économique. ‘Si le Premier ministre n’est pas capable de tracer une voie sur ces enjeux majeurs… quel est l’intérêt de ce gouvernement ?’ s’est-il interrogé. Il suffirait que les 126 députés de Le Pen soutiennent une motion déposée par la gauche pour renverser le Premier ministre, un scénario qui paraissait inconcevable il y a quelques semaines.
Face à une Assemblée nationale fragmentée sans majorité, Emmanuel Macron avait assuré cet été que Marine Le Pen et son parti n’iraient pas jusqu’à censurer Michel Barnier, une faveur qu’elle lui avait accordée. L’empressement avec lequel le nouveau locataire de Matignon a contredit son ministre de l’Économie, Antoine Armand, qui avait exclu le Rassemblement National de l’ ‘arc républicain’, en appelant Marine Le Pen pour lui assurer de son respect, a été particulièrement apprécié.
Les leaders du parti avaient noté au début d’octobre que ‘Barnier est moins irritant que ses prédécesseurs’, décelant un ‘respect’ à leur égard, une avancée vers la normalisation de l’ancien Front National selon eux.
Les débats sur le budget ont cependant refroidi les ardeurs. Marine Le Pen a exprimé son mécontentement la semaine dernière : ‘On nous avait dit : +Nous allons construire ensemble+ (…) Je ne sais pas avec qui (Michel Barnier) a parlé, mais certainement pas avec moi.’ L’éventualité d’un recours au 49.3, annoncé ce week-end par Barnier, qui permettrait au gouvernement de faire passer son texte sans tenir compte des amendements, y compris ceux du RN votés en hémicycle, a encore irrité les troupes d’extrême droite.
Les tensions sont palpables alors que la politique budgétaire et les questions de sécurité continuent de créer des frictions. ‘Vont-ils réimposer leurs 6 milliards de taxes sur l’électricité ? Vont-ils baisser la facture de carburant ? C’est cela qui m’intéresse,’ a averti Mme Le Pen, allant jusqu’à menacer : ‘Ceux qui sont confiants ne devraient pas l’être autant,’ soulignant que ‘si M. Barnier pense qu’il a un avantage positif auprès de l’électorat du RN, il fait une très grave méprise.’
Selon un baromètre Ifop pour Ouest-France publié mardi, 73% des électeurs du RN ‘désapprouvent les actions du Premier ministre’, et une proportion similaire se dit ‘opposée’ au projet de budget de Barnier, selon une étude du même institut pour Sud-Radio.
En conséquence, Marine Le Pen a affirmé : ‘Il y a un chemin qui s’est dessiné dans mon esprit,’ tout en niant tout lien avec ses ennuis judiciaires dans le procès des assistants parlementaires. Plusieurs de ses proches, dirigés par le député Jean-Philippe Tanguy, plaident désormais pour une censure avant Noël.
Un parlementaire RN a souligné : ‘Nos réserves concernaient nos électorats conquis, à savoir les retraités et les chefs d’entreprise. Cependant, ils nous demandent de censurer,’ rejetant les préoccupations de ses collègues qui craignent de déstabiliser l’économie.
Cependant, un risque politique demeure. ‘Nous ne sommes pas ici pour nous faire plaisir,’ rappelle un député RN du sud, ne souhaitant pas endosser la responsabilité d’une crise institutionnelle. L’Assemblée ne peut pas être dissoute à nouveau avant l’été, rendant toute censure avant cette échéance futile, voire contre-productive, pour beaucoup. ‘Quel autre Premier ministre pourrait-il être ? Pour faire quoi de différent ?’ s’interroge un élu pour qui ‘Barnier est le moins mauvais.’
Malgré tout, l’hypothèse est prise au sérieux par le gouvernement. Sa porte-parole, Maud Bregeon, a appelé les socialistes à ne pas adopter une logique de censure automatique, ce qui ‘matématiquement’ garantirait que le RN n’aurait plus le pouvoir de faire et défaire les rois.