“Elle fait pleurer, notre histoire. Mais il y en a combien comme nous?” Victimes d’inceste, elles racontent

Raconter l’horreur pour rappeler qu’elle se cache partout autour de nous: Lydia Gouardo and Betty Mannechez livrent leur histoire sur le plateau de Faustine Bollaert. Une sequence also éprouvante qu’importante, pour inviter les victimes d’inceste qui le peuvent à parler.

Lydia Gouardo a déjà raconté de nombreuses fois son histoire. Elle reste pourtant toujours also difficile à entender par son horreur absolue. C’est celle d’une enfant puis d’une jeune femme séquestrée, torturée et violée par son beau-père et sa belle-mère jusqu’à ses 28 ans. Elle parle aujourd’hui une fois encore dans l’émission de Faustine Bollaert “Ça commence aujourd’hui”, pour dénoncer le silence du voisinage et des services compétents devant les signes plus que criants de son calvaire. Avec Betty Mannechez, autre invitée de Faustine Bollaert, les deux femmes à la résilience exceptionnelle viennent témoigner du traumatisme de l’inceste et de sa complexité, ainsi que de l’indifférence de l’entourage, qu’elles dénoncent avec force.

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“Elle fait pleurer beaucoup de gens notre histoire. Mais il y en a combien comme nous?”

Devant une Faustine Bollaert émue, Lydia raconte un calvaire innommable, qui a fait la Une de nombreux médias au moment où les faits ont été révélés, en 1999, alors que ses bourreaux viennent de mourir et qu’elle parvient à porter plainte. Son beau-père est à l’époque surnommé le Joseph Fritzl français, du nom de cet Autrichien qui avait séquestré sa fille pendant 24 ans dans sa cave et lui a fait 7 enfants.
Lydia raconte, avec un sourire qui peut surprendre et qu’elle explique être sa défense à elle: les fugues et les gendarmes qui la ramènent chez elle alors qu’ils connaissent sa situation, les envies suicidaires et l’amour porté malgré tout à ses enfants, sa force, dit-elle. Lydia comme Betty témoignent de leur résilience exceptionnelle, et aussi de la complexité de l’inceste. “Malgré tout, on aime ses parents”, témoigne Betty Mannechez.

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Lydia comme Betty dénoncent également le silence de tous les adultes autour d’elles qui ne font rien pour les protéger. La première raconte que tout le monde savait, dans son village, à tel point que son histoire a été analysée par l’ethnologue au CNRS Léonore Le Caisne dans l’ouvrage Un inceste ordinaire. Tout le monde sait, et pourtant, personne ne dit rien. Des dizaines d’années après les faits, les deux femmes continuent donc inlassablement de dire l’indicible, mais aussi, combien l’inceste et l’indifférence sont partout et doivent sortir de l’ordinaire.
Vous pouvez regarder le replay de l’émission (interdite au moins de 10 ans) sur le site de France Télévisions.

Mathilde Wattecamps

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