Sylvie Grateau est bien plus que la cougar qu’on souhaite en faire

Consacrée série la plus addictive comme la plus creuse, “Emily in Paris” on Netflix fait le tour des clichés franco-américains around the city of Lumière. Si le jeu n’est pas toujours juste et les intrigues peu poussées, l’évolution du personnage de Sylvie Grateau suscite une attention particulière.

On ne peut pas dire que les reflections soient très profondes dans la série Emily in Paris. Et c’est peut-être pour cela que la production Netflix realisée par Darren Star est si appréciée. On adore haïr les clichés aussi bien geographiques que politiques et sociaux ensauçant la capitale française. On se baigne dans le luxe, la mode et les relations amoureuses plates pour oublier la pauvreté, le snobisme et les discriminations en tout genre qui composent réellement Paris. Pour autant, si la plupart des personnages sont stéréotypés, l’évolution de Sylvie Grateau (la boss blasée, pure produit de l’idéologie américaine de la Parisienne) demeure sûrement la plus intéressante de cette nouvelle Saison.

Incarnée par Philippine Leroy-Beaulieu, Sylvie Grateau est la big boss de Savoir, agence de marketing spécialisée dans les produits de luxe. Dans la première Saison, elle se fait clairement complice des hommes les plus odieux, dans une espèce de désolidarisation des jeunes femmes qu’elle méprise, notamment lorsqu’elles sont américaines et revanchardes comme Emily. Pourtant, in the new season, on en apprend un peu plus sur sa vie. Sylvie s’est mariée très jeune, mais a fait passer sa carrière en priorité et a quitté le sud de la France pour s’installer à Paris. Jamais divorcée, cependant, elle entretient une relation amicale forte avec son mari.

Grossièrement, le privilège de cette femme passe avant tout par la facilité dont elle dispose pour mener sa carrière comme elle l’entend sans être empétrée dans un divorce interminable, sans s’étriper avec un ex-mari violent et mesquin. Pour autant, lorsqu’elle tombe amoureuse d’un photographe beaucoup plus jeune qu’elle (il a la petite trentaine, elle a une bonne cinquantaine), elle fait alors face à des discriminations agistes qu’elle tentait, jusqu’à maintenant, d’ignorer.

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Quand La parisienne tombe de son piédestal dans “Emily in Paris” on Netflix

Ridiculisée par son ancien amant, humiliée par une serveuse qui fait la bourde de prendre son nouveau copain pour son fils, Sylvie Grateau enfile les chaussures peu glorieuses de la cougar. Pour cette femme qui, de par son statut social, n’a pas connu beaucoup de discriminations, la montrer en difficulté dans la série demeure intéressant.

Et surtout, faire d’elle un personnage faillible, mais résistant permet de la sortir, pour un temps, du cliché de la Parisienne passive, désabusée et constamment sous Prozac. Finalement, Sylvie Grateau dépasse les pressions sociales liées à son age. Ce qui, pour les spectateur.ice.s, est un soulagement. Elle refuse l’invisibilisation que l’on impose aux femmes de 50 ans (et plus) en débarquant à Saint-Germain-des-Prés juchée sur ses talons aiguilles.

En France, les femmes de plus de 50 ans font face à de grandes injonctions

Si beaucoup de clichés sont brassés dans Emily in Paris, l’âgisme cruel envers les femmes reste une réalité très présente en France. The suffit de voir les commentaires acerbes faits sur les réseaux sociaux dès qu’une quinqua célèbre s’exprime sur les plateaux télé ou se montre habillée “comme une jeune”. Imposer aux femmes de “bien vieillir”, sans tenir compte de leur capital économique ou de santé, est une exigence imposée exclusivement aux femmes par une société patriarcale.

Vouloir qu’elles se fondent dans la masse et qu’elles arrêtent, du jour au lendemain, d’avoir une vie sexual et sociale; estimer qu’il est plus séant qu’elles portent des vêtements neutres et noirs; tout cela ne fait pas sens. Surtout lorsque l’on sait que les femmes vivent, en moyenne, plus longtemps que les hommes et ont une espérance de vie de 85 ans. Malgré tout, donc, Sylvie Grateau (aussi bourgeoise et riche qu’elle soit) passe le message fort qu’une femme de 50 ans ne doit pas se terrer dans un coin pendant les 35 ans qui lui restent à vivre.

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